TFGA est un exercice mensuel proposé par Alex Effect à tous les amoureux de jeux vidéo, qui consiste à dresser un Top 5 sur un thème imposé. Son article liste toutes les contributions du mois.
Quand je réfléchis à ce thème, je me souviens de discussions houleuses avec des figures parentales et autres membres de la génération précédente, quand j’étais gamin et qu’on me rabâchait que je ne faisais que perdre mon temps en jouant aux jeux vidéo. Sans évidemment être d’accord avec eux, je comprends quand même leur position. Jouer à des jeux n’apporte pas vraiment de résultats visibles et la fierté que l’on peut tirer de certains exploits ne pourra être partagée qu’avec des gens déjà bien informés sur les jeux en question.
Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, mais quand j’étais môme, il n’y avait même pas de tournois pour les plus talentueux du monde, donc même les archi-meilleurs d’un jeu n’en tiraient absolument aucune gloire. Alors la question se pose : pourquoi s’acharner à s’améliorer, à se lancer des défis et les relever ? La réponse, bien sûr, tient dans un seul mot : imagination.
Peu importe le fait qu’Alice se soit endormie un après-midi d’été, ses aventures au Pays des Merveilles sont des aventures quand même, non ? Alors permettez-moi de revenir sur mes meilleurs non-anniversaires.
5. Tous mes jeux finis à 100%
Alors ce numéro 5 est hyper facile, je l’avoue, mais en même temps je ne vois pas comment ne pas en parler. La satisfaction de remplir cette toute dernière tâche, de compléter la toute dernière quête annexe, de ramasser le dernier objet à collectionner, c’est vraiment grisant (encore mieux quand on découvre qu’on peut aller au-delà de 100% dans Crash Team Racing).
J’ai toujours l’impression, à ce moment-là, d’une sorte d’échange de hochement de tête virtuel avec le développeur, comme si je leur disais « Tu vois, j’ai bien exploré tout ce que tu as pris la peine de mettre dans ton jeu, c’était mortel, continue comme ça. » Même si la réalité est bien sûr tout autre, j’aime me dire que je soutiens le développeur au maximum quand je complète tout le contenu qu’il y a inséré.
A l’inverse, j’ai aussi l’impression de lui dire, à ce salaud de développeur « T’as cru que j’allais me décourager avec tous tes petits défis à la mords-moi le noeud, hein ? »
Mention spéciale à LEGO City: Undercover que j’ai vraiment éprouvé un immense plaisir à compléter ces dernières années (et pourtant y avait des trucs vraiment pas évidents).
4. Final Fantasy VIII low-XP run
À l’inverse de l’entrée précédente, on rentre ici dans le très spécifique (et ce n’est pas fini).
Final Fantasy VIII, un de mes jeux préférés et un de ceux sur lesquels j’ai cramé le plus d’heures, est un JRPG présentant une particularité que je trouve très intéressante pour encourager le replay: le niveau des ennemis est toujours équilibré sur celui de l’équipe. Boss ou pas, monstre unique ou pas, peu importe. Si vous arrivez niveau 30, ils seront niveau 30. Ce qui veut d’ailleurs dire que Squaresoft s’est vraiment arraché pour définir une courbe de progression pour chaque putain d’ennemi du jeu, ce pour quoi je les salue.
Or, comme dans beaucoup de JRPG, il existe quelques manières de gagner des combats sans engranger de points d’expérience (en l’occurrence, fossiliser l’adversaire ou le changer en Carte). Pour finir, les combats de boss ne donnent aucune expérience.
Qu’est-ce qu’on peut faire de tout ça, me direz-vous ? Eh bien il est possible de finir Final Fantasy VIII en restant au niveau 7 (pour Squall, les autres ne pouvant pas avoir un niveau plus bas que 8 quand on les rencontre). Et en faisant ça, on peut se frotter à tous les ennemis du jeu sous leur forme « bas niveau », ce qui est vraiment très intéressant ! En effet, à la manière des Pokémon, la plupart de ces ennemis a une courbe d’apprentissage pour ses techniques de combat, ce qui fait qu’en arrivant niveau 7, ce boss dont vous abhorrez l’attaque signature, eh bien il ne la connaît pas encore, donc vous pouvez le défoncer !
Pour noter enfin une inversion intéressante, le monstre ultime de ce jeu, Minotaure, qui est une vraie plaie à vaincre au niveau 100, est facile comme pas possible au niveau 7. A l’inverse, Ultimécia, le boss final, qui n’est pas bien compliquée à battre quand on arrive face à elle niveau 70+, est un cauchemar à combattre quand on est niveau 7 (elle connaît déjà tous ses coups, la tricheuse). Du coup c’est là que réside ma fierté quand à ce run que j’ai réalisé il y a presque dix ans : j’ai réussi à la battre ! J’ai fini le jeu niveau 7 !
Ca a pris du temps mais ça valait le coup.
3. Le jour où Ninjask a survécu
Ceci est un avant-goût du numéro 1.
J’ai commencé à jouer sérieusement à Pokémon à l’époque des excellents remakes de la génération 2, HeartGold et SoulSilver. À cette époque, je découvrais l’IMMENSE profondeur du système de duel Pokémon et je concevais mes premières combinaisons « stratégiques » pour pouvoir, bien sûr, être le meilleur Dresseur et me battre sans répit.
L’idée, eh bien justement, c’était d’avoir des idées. Le bestiaire de Pokémon est d’une richesse absurde et bien que certaines combinaisons tombent sous le sens et peuplent tous les guides qu’on peut trouver sur Internet, il y en a d’autres qu’il faut débusquer, pour surprendre l’adversaire. C’est ce que j’ai fait quand (on est toujours en génération 4 ici) j’ai eu l’idée de combiner un Ninjask, Pokémon fébrile mais qui peut augmenter sa vitesse extrêmement facilement, avec un Charmina, Pokémon tout aussi fébrile mais terriblement puissant et juste un poil trop lent pour être vraiment dangereux.
L’idée était très simple : placer Ninjask, tenir comme il peut le temps d’engranger vitesse et puissance, puis faire Relais et placer ainsi un Charmina pour le coup vraiment terrifiant.
Un jour, je combattais avec ce duo quand, face à mon Ninjask, se retrouve un Galeking, Pokémon disposant de l’imprécise mais surpuissante attaque Roche Fracass’Tête. Ninjask étant un Pokémon Vol/Insecte, il encaisse les attaques Roche avec un multiplicateur de dégats de 4 (autant dire que même si l’attaque rate, le vent suffit à le mettre KO). Mais j’avais mis à mon Ninjask une Ceinture Force, objet qui empêche de se faire tuer d’un seul coup (il garde un PV). Ce jour-là, Ninjask s’est mangé un Fracass-Tête qui a en plus fait un coup critique (on a fait le calcul, c’était assez pour le tuer 16 fois), mais a survécu avec un PV, pour pouvoir tranquillement relayer sur Charmina, qui n’a fait qu’une bouchée de toute l’équipe adverse.
L’équiper de cette Ceinture Force était une assez bonne idée, non ?
2. City Escape, 25030 pts. (Sonic Adventure 2 Battle – GameCube)
Sonic Adventure 2 est un jeu qui divise le public (comme la totalité des Sonic en fait…), mais moi je suis très clairement du côté des amoureux. J’ai joué des milliers d’heures à ce jeu, je l’ai encore-plus-que-100% tellement j’ai tout fouillé tout tenté, tout trafiqué, tout.
Avec mes deux meilleurs amis, on jouait à ce truc tous les jours en sortant des cours (on était au collège à l’époque) et on se défiait : il fallait battre le meilleur score établi par les autres, dans tous les mondes de Sonic et Shadow. Celui où la lutte a été la plus serrée était City Escape, le tout premier. Sûrement parce qu’il y a plein de tout petits trucs que l’on peut faire pour améliorer drastiquement son score final. On y jouait tous les trois chez mon pote, et quand je rentrais chez moi, j’y jouais tout seul pour ne pas perdre la main.
Toujours le même monde, en boucle, pendant des heures. C’est fou quand j’y repense aujourd’hui ! Mais un jour où je le faisais chez moi, juste pour rester chaud, sans vraiment chercher à atteindre ne serait-ce que mon propre record (qui était dans les 21800, mes potés ayant déjà franchi la barre des 22000), j’ai vu sur l’écran de décompte final un 25030 apparaître. Comme je jouais machinalement, je n’ai aucune idée de ce que j’ai fait pour atteindre ça et je n’ai jamais réussi à reproduire cet exploit. Mais il est bien là ! (j’ai encore la carte mémoire).
J’adore cet exploit parce que je ne sais pas comment j’ai fait donc a fortiori mes potes non plus, donc c’est resté notre record invincible et c’est moi qui l’ai. Pour vérifier un peu ce que ça vaut, je suis allé chercher des leaderboards sur le net, et franchement, je m’en sors pas mal ! Je suis dans le top 15.
1. Même à notre âge, un voyage d’apprentissage
Toi qui me lis, si tu ne connais pas la richesse du système de combat Pokémon, avec le bestiaire de plusieurs centaines de candidats, avec toutes les variations de Nature, Talent, IV, avec tout ce que l’on peut leur donner, EV, Capacités par reproduction, objets à tenir, tu n’as aucune idée de ce que tu rates.
Il y a assez de contenu compétitif dans Pokémon pour remplir une véritable encyclopédie et je n’ai jamais rien connu de plus gratifiant dans ma vie de joueur que de m’en servir pour créer de toutes pièces, sur le papier, une équipe de six Pokémon, équilibrée et efficace, prête à braver un maximum de difficultés, et surtout, après des centaines d’heures à faire pondre des oeufs à des Pokémon insuffisants, avoir vaincu des centaines de Magikarp pour augmenter les IV de vitesse, fait des dizaines de Ligues Pokémon et Restaurants de Luxe pour monter leur niveau à 100, les faire combattre et GAGNER, BORDEL !!
Ca demande tellement de coeur à l’ouvrage et ça paye tellement bien au bout du chemin !
Ma plus grande réussite c’est mes équipes Pokémon.
Tiens donc, j’ai peut-être une idée pour le prochain TFGA, finalement… (quel teaser je fais)
[…] Majora’s Mark […]
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