TFGA est un exercice mensuel proposé par Alex Effect à tous les amoureux de jeux vidéo, qui consiste à dresser un Top 5 sur un thème imposé. Son article liste toutes les contributions du mois.
Bien après avoir quitté l’enfance, j’en ai toujours conservé une sensibilité prononcée pour le caractère abstrait ou symbolique que peut avoir une oeuvre de fiction. Je salue toujours le travail d’un auteur ou d’une équipe créative ayant l’imagination et la rigueur de concervoir un monde se reposant le moins possible sur les canons admis du nôtre, de nous y plonger et de nous en apprendre les règles nouvelles, parfois folles, qui les régissent.
Cette capacité est une véritable prouesse de la suspension d’incrédulité, un phénomène qui me fascine et reste indissociable de mon appréciation de n’importe quelle histoire.
Beaucoup de jeux réalisent cet exploit, et certains le font d’une manière tellement manifeste qu’ils ne s’embarrassent même plus de protagonistes humains, voire carrément de langages compréhensibles. Cette liste s’arrête sur les cinq jeux ou franchises que je préfère, au sein desquelles ce ne sont pas des humains qui font le travail traduit par le gameplay.
5. Sonic The Hedgehog

J’ai failli attendre !
Une chose qui m’a toujours charmé dans la franchise Sonic, c’est le fait que de nombreux personnages (presque tous) du casting toujours plus peuplé portent pour nom complet leur nom propre suivi de leur espèce. Hormis l’apport linguistique que mon moi gamin apprenant l’anglais y a trouvé, ce souci de cohérence m’a toujours plu.
De surcroît, le méchant des jeux s’appelle Eggman et restera, pour longtemps, le seul humain présent dans l’univers de la série. A vrai dire, dans les tous premiers Sonic, on se rend compte qu’on joue des animaux dont le but est de libérer d’autres animaux plus faibles du joug d’un humain maléfique. Ce contexte écolo quasiment antispéciste est assez engagé, si on y réfléchit trop…
4. Banjo-Kazooie, Nintendo 64

Bec et ongles griffes.
Le duo gagnant de mon TFGA dédié fait son grand retour pour célébrer l’âge d’or d’un studio incroyable. Je parlais de créativité dans l’intro et je confirme que très peu de studios peuvent se vanter d’en avoir fait preuve plus que Rareware (le « grand » Rareware des ères SNES et N64).
Banjo-Kazooie ne sera que le premier exemple de le puissance de l’imagination de ces équipes d’un talent incroyable. Ici, on voit très clairement un cas de design ingénieux résultant d’une idée de départ abstraite. Les concepteurs avaient probablement une vision d’un personnage pouvant se déplacer en 3D comme Mario dans Super Mario 64, et également apte au combat. Mais ils voulaient lui conférer plus de mobilité, au sol comme dans les airs et ont eu l’idée de génie d’en faire un duo : un ours avec un rapace dans son sac à dos. Quel genre de cerveau génial pond ce genre d’idées ?
A partir de là, le travail est d’autant plus remarquable que tout le monde des jeux Banjo-Kazooie dérive de ce précepte de départ. Tous les personnages sont des bêtes, liées à leurs fonctions : un ennemi dans un niveau littoral ? Un crabe ! Un ennemi dans un monde marin ? Un requin. Et ainsi de suite. Bien sûr, l’ennemi final est un animal tout aussi stéréotypé : une sorcière. Encore un jeu de bêtes contre des humains, tiens donc.
3. Conker’s Bad Fur Day – Nintendo 64
Comment dire…
… voilà.
2. Donkey Kong Country

Le premier qui me dit que les jeux étaient moches sur la Wii…
Donkey Kong est un monstre sacré sous-estimé de l’histoire du jeu vidéo. Le primate est né le même jour que Mario et a été baptisé avant lui, puis il a disparu… avant d’être réincarné par les génies de Rareware, avant de re-disparaître… puis d’être ressuscité par les génies de Retro !
C’est vrai que sa carrière s’est faite sous forme de montagnes russes, ce qui fait que le clan Kong n’a pas, à mon avis, le respect qu’il mérite. Depuis l’apparition du mot Country dans ses titres, la franchise a donné naissance à quatre des plus grands jeux de plateforme 2D de l’histoire et aux plus beaux thèmes musicaux de l’ère 16 bits grâce au talent inestimable de David Wise.
Bon, il va bien falloir parler de jeux où il y a quelques humains un jour où l’autre.
1. Pokémon

Keep calm and train on.
A vrai dire, cette franchise frise le hors-sujet. Non pas parce que le personnage que l’on joue est techniquement le Dresseur humain. Juste parce que ces bêtes sont plus que des amis. Mes Pokémon, c’est mes enfants, mes petits frères et soeurs, mes élèves, mes collègues et surtout mes alliés.
J’ai investi tellement de temps et d’énergie dans les quelques combattants que j’ai entraînés, optimisés et appris à maîtriser qu’ils en sont presque devenus réels, matériels dans ma mémoire. Vous pouvez reproduire à l’identique mes Pokémon, avec les quelques défauts d’optimisation qu’ils présentent, ce ne seront quand même pas les mêmes. Mes Pokémon sont uniques parce que je suis leur Dresseur.
C’est niais à souhait, j’en suis bien conscient. Mais je m’en fiche. C’est notre histoire, ensemble pour la victoire.
[…] Majora’s Mark (rattrapage) […]
Mow c’est trop mignon le passage sur les Pokémons ♥