The Dark Side Of The Moon Chart

The Dark Side Of The Moon de Pink Floyd est un album incroyable sorti en 1973 et n’ayant pas pris une ride depuis. Il s’est vendu à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires et tout le monde reconnaît son image de couverture de loin.

DSOTM

J’aime énormément ce disque, que j’ai écouté des centaines de fois, mais le but ici n’est pas d’en écrire une critique. Je me suis penché il y a quelque temps sur une citation d’un musicien très proche du groupe, Jon Carin, que je vous reporte ci-dessous :

One of the great things about an album like The Dark Side Of The Moon, for example, is what is not played. The way instruments appear and then GO AWAY! Sometimes for great periods of time. The Hammond Organ enters for the first time on the “Run rabbit run” line in “Breathe” and then goes away until the middle of “The Great Gig in the Sky,” then doesn’t reappear until “Us and Them,” then goes away until “Brain Damage”/“Eclipse.” It is only on 4 songs on the whole record. The Farfisa Organ is used instead on Home and “Time,” and there is no Hammond at all on Home, “Time,” “Money” and “Any Colour You Like.” It would kill it to have it on those tracks. Space is key.

Traduit par moi, ça donne :

Une des choses géniales sur un album comme The Dark Side Of The Moon, par exemple, c’est ce qui n’est pas joué. la manière dont certains instruments interviennent, puis S’EN VONT ! Parfois, pour une durée assez importante. L’orgue Hammond fait son entrée sur le vers « Run, rabbit run » de « Breathe », puis il disparaît jusqu’au milieu de « The Great Gig In The Sky », puis repart et ne revient que sur « Us And Them », puis repart et revient pour « Brain Damage/Eclipse ». Il n’est présent que sur 4 chansons de tout l’album. L’orgue Farfisa le remplace sur Home et « Time » et il n’y a aucun Hammond sur Home, « Time », « Money » et « Any Colour You Like ». Cela tuerait l’album s’il y en avait sur ces pistes. La clé c’est l’espace.

En effet, l’exemple pris par Jon Carin des deux orgues électriques Hammond et Farfisa, dont les sonorités sont très différentes, est extrêmement parlant, car l’orgue Hammond est un instrument tellement flamboyant que malgré sa présence sur seulement 4 des 10 morceaux, l’auditeur en retient distinctement la marque sur l’album. Et c’est sans doute grâce au contraste avec l’orgue Farfisa, plus doux et discret. Si toutes les parties d’orgue avaient été jouées au Hammond, alors le vrombissement de ce dernier aurait paradoxalement été moins remarquable, donc moins reconnaissable !

On peut faire le même constat sur les pianos : Richard Wright a recours à un piano acoustique et deux pianos électriques, des deux maisons iconiques Wurlitzer et Rhodes.

  • Les pianos Wurlitzer sont connus pour des amorces très pointues et une rondeur de note survenant uniquement dans un second temps. Pensez par exemple à « Goodbye Stranger » de Supertramp, pour vous faire une idée de cette sonorité.
  • Les pianos Rhodes, à l’inverse, ont une amorce bien plus molle, mais une rondeur immédiate, même veloutée. Un bon exemple de piano électrique Rhodes est celui joué par Ray Charles sur « Shake A Tailfeather ».
  • Est-il utile de présenter le piano acoustique ?

En prenant les chansons dans l’ordre :

  1. Speak To Me n’utilise pas de piano
  2. Breathe utilise un piano Wurlitzer
  3. On The Run n’utilise pas de piano
  4. Time utilise un piano Rhodes
  5. The Great Gig In The Sky utilise un piano acoustique
  6. Money utilise un piano Wurlitzer
  7. Us And Them utilise un piano acoustique
  8. 9. et 10. Il n’y a plus de piano sur l’album.

La couverture de l’album reflète un aspect majeur de cette oeuvre, qui est la variété des sonorités et des humeurs que l’on parcourt à son écoute. Je pense que Jon Carin met le doigt sur un aspect majeur de ce disque, qui est effectivement ce jeu de chaises musicales auquel les instruments et sonorités se livrent. Même chose pour les voix : trois des quatre membres du groupe chantent en lead à des moments distincts du disque, ce à quoi s’ajoutent la performance incroyable de Clare Torry sur « The Great Gig In The Sky », les voix des quatres merveilleuses choristes sur 4 des chansons, et enfin des voix de personnes discutant de folie et de violence, enregistrées et parsemées sur l’album par le bassiste Roger Waters.

En ajoutant à cela les bruitages divers et variés, les changements de rythmique soudains et les transitions imbattables, nous avons un disque qui a une grande cohésion d’ensemble, mais regroupe en réalité des tas de séquences extrêmement disparates.

J’ai tâché de répertorier toutes ces variations sur un graphe reprenant les couleurs de la couverture du disque (pour le style).

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  • La largeur des colonnes sert à représenter la durée relative des chansons, pour représenter la durée globale de l’album de manière représentative.
  • J’ai distingué vocals (chant) de lyrics (paroles) car ce n’est pas toujours la même personne qui chante et qui a écrit les paroles
  • Music indique que cette personne a composé ou co-composé la musique de la chanson donnée.
  • Un triangle indique un lead, c’est à dire soit un chanteur principal, soit un solo instrumental. Les solos sont positionné globalement au moment où ils ont lieu dans la chanson donnée.

Voilà, il y a effectivement pas mal de variations !

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